En l’absence de loi fédérale applicable à la reconnaissance faciale, plusieurs villes aux États-Unis ont réagi pour interdire ou encadrer l’utilisation de la reconnaissance faciale par les services municipaux auxquelles appartiennent les autorités policières, ce qui peut s’expliquer par la proximité avec les citoyens et la nécessité plus immédiate de leur rendre compte.
C'est dans ce contexte que la campagne Contrôle communautaire de la surveillance policière (Community control over police surveillance (CCOPS)) a été lancée le 21 septembre 2016 par l’American Civil Liberties Union (ACLU). L'objectif principal de cette campagne est d'adopter des lois sur le CCOPS qui garantissent que les résidents locaux, par l'intermédiaire des représentants de leur conseil municipal, sont habilités à décider si et comment les technologies de surveillance sont utilisées - un objectif qu'elle atteint en maximisant l'influence du public sur ces décisions.

À ce jour, les lois du CCOPS ont été adoptées dans plus d’une quinzaine de juridictions, comme Seattle (Washington), Alameda (California), Davis (Californie), Berkeley (Californie), Oakland (Californie), San Francisco (Californie), Palo Alto (Californie), Comté de Santa Clara (Californie), Nashville (Tennessee), Yellow Springs (Ohio), Lawrence (Massachusetts), Cambridge (Massachusetts), Somerville (Massachusetts), Boston (Massachusetts), Brookline (Massachusetts), Northampton (Massachusetts), Springfield (Massachusetts), New York (New York).
Parmi les villes californiennes qui encadrent l’utilisation des technologies et de la reconnaissance faciale, nous avons l’exemple de San Francisco. Le 6 mai 2019, San Francisco fut la première ville de taille significative aux États-Unis à encadrer l’utilisation de la reconnaissance faciale par les agences gouvernementales de la ville. Des garanties juridiquement, y compris des mesures de transparence, de surveillance et de responsabilité solides, doivent être mises en place pour protéger les droits civils et les libertés civiles avant le déploiement de toute technologie de surveillance. Si une technologie de surveillance est approuvée, des mesures de communication des données doivent être adoptées pour permettre au conseil des autorités de surveillance et au public de vérifier que les garanties obligatoires en matière de droits civils et de libertés civiles ont été strictement respectées.
Parmi les villes du Massachusetts qui encadrent l’utilisation des technologies et de la reconnaissance faciale, nous avons l’exemple de Boston. Le 24 juin 2020, Boston a adopté une ordonnance interdisant l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale. L’interdiction vise la police de Boston et autres services municipaux, dès lors qu'il est prouvé que les systèmes existants identifient mal les personnes de couleur à un taux d’erreur élevé. Il existe cependant quelques exceptions, notamment celle de ne pas priver la ville de Boston ou ses officiers d’utiliser des preuves relatives aux investigations de certains crimes spécifiques prises par des systèmes de reconnaissance faciale, du moment que ces systèmes ne leur appartiennent pas et n’ont pas été mis en place à leur demande.
Nous pouvons également prendre l’exemple de New York City. Le 15 juillet 2020, la plus grande ville et force de police du pays, la ville et la police de New York (NYPD), a adopté une loi intitulée Public Oversight of Surveillance Technology (POST) Act. La loi exige la déclaration et l'évaluation des technologies de surveillance utilisées par la police de New York. Le ministère sera tenu de publier une politique d'impact et d'utilisation de la surveillance concernant ces technologies. Cette politique comprendra des informations sur les technologies de surveillance telles que la description et les capacités, les règles, les processus et les directives, ainsi que toutes les mesures de sauvegarde et de sécurité destinées à protéger les informations recueillies.