Séminaire annuel de l’axe Arts, médias et diversité culturelle - 2022

Séminaire

Date:
Lieu: Hybride

L’axe Arts, médias et diversité culturelle de l'OBVIA vous invite à son premier séminaire annuel qui se tiendra les 13 et 14 avril 2022 autour de 5 conférences portant sur les interactions entre la culture, les médias et l’intelligence artificielle (IA).

L'événement se déroulera en mode hybride. Les places en présentiel sont réservées à un groupe d'étudiantes et d'étudiants. Le séminaire sera diffusé en simultanée sur la plateforme Zoom et est ouvert à tous.

Inscription Zoom 13 avril

Inscription Zoom 14 avril

Programmation

13 avril, de 10h30 à 14h45

10h30 à 12h15
La culture à l'ère des machines. Art, créativité et éthique
Octavio Kulesz

Depuis que le Web a fait son apparition à la fin du XXe siècle, les nouvelles technologies ont profondément transformé la manière dont les expressions culturelles sont créées, produites, distribuées et consommées, et ce, autant au Nord qu’au Sud. L’intelligence artificielle (IA) n’a pas fait exception à la règle. Les opportunités dans ce domaine sont considérables: grâce à l’intelligence artificielle, les artistes peuvent accroître leurs possibilités créatives, les industries culturelles gagner en productivité, tandis que le public, lui, peut accéder à des outils extrêmement efficaces pour trouver les contenus qu’il recherche. Les enjeux sont également très importants: le marché créatif pourrait finir par être dominé par quelques acteurs technologiques, tandis que les algorithmes de recommandation de contenus culturels pourraient devenir de plus en plus opaques. Dans ce contexte, il devient urgent de réfléchir profondément à la façon d'encadrer l'utilisation de l'IA de manière éthique, pour favoriser le pluralisme et la diversité culturelle.

Octavio Kulesz
Directeur, Éditions Teseo

Octavio Kulesz est un philosophe, chercheur et éditeur numérique. Directeur des éditions Teseo, il est depuis 2012 l’un des coordinateurs du Laboratoire numérique de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (Paris). Il est aussi membre de la Banque d’expertise de l’UNESCO sur la Convention de 2005, et membre du groupe de 24 experts qui a rédigé en 2021 le projet de texte de la Recommandation sur l'Éthique de l'Intelligence Artificielle de l'UNESCO, le premier instrument normatif mondial dans ce domaine.

Lectures conseillées
Culture, machines et plateformes (UNESCO, 2018)
L’intelligence artificielle dans l’art et les industries culturelles et créatives (OIF, 2020)
Recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle (UNESCO, 2021)

12h15 à 13h
Pause

13h à 14h45
La propriété littéraire et artistique au défi de l’IA
Alexandra Bensamoun
 

L’intelligence artificielle (IA) a investi le secteur culturel. Son influence est multiple: l’IA contribue au filtrage des contenus, pour assurer la défense des droits de propriété littéraire et artistique; elle s’invite dans la création culturelle, tant en amont (par l’utilisation d’œuvres par les systèmes d’IA) qu’en aval (par des productions culturelles), interrogeant à chaque fois la pertinence du droit d’auteur; elle soutient enfin l’activité économique en permettant la mise en place de recommandations, coupant aussi le lien entre les titulaires de droits traditionnels et le public. Sur tous ces aspects, la réflexion normative est en marche au niveau européen.

Alexandra Bensamoun
Professeure de droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris-Saclay et chercheuse membre de l'OBVIA

Professeure de droit privé et sciences criminelles à l’Université Paris-Saclay, où elle a créé et dirige le Master 2/LLM «Propriété intellectuelle fondamentale et technologies numériques», en co-diplômation avec l’Université Laval (Québec) et avec l’Université Autonome de Madrid (Espagne), Alexandra Bensamoun est spécialiste de droit de la propriété intellectuelle et de droit du numérique. Nommée «personnalité qualifiée» au CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique, ministère de la Culture français), où elle a conduit plusieurs missions – notamment sur la responsabilité des intermédiaires techniques, sur le droit de communication au public, sur l’intelligence artificielle et la culture ou encore sur la fouille de textes et de données –, elle est également experte pour l’UNESCO sur la Convention de 2005 sur la diversité des expressions culturelles. Elle est l’auteur de nombreuses recherches individuelles ou collectives, notamment un Traité sur le droit de l’intelligence artificielle. Elle est chercheur associé à l’OBVIA et membre du comité exécutif de l’Institut DATAIA, de l’Université Paris-Saclay.

 

14 avril, de 8h30 à 12h

8h30 à 9h30

L'IA comme adjuvant du monde du livre
René Audet
 

Si on a rapidement perçu l'intérêt et le profit associés à une mobilisation de technologies d'IA dans plusieurs secteurs critiques (économie, médecine, communication), le lien avec le monde du livre et de l'édition ne s'impose pas à l'esprit tout à fait de la même façon. Pourtant, l'examen de sa pénétration (projetée ou attestée) dans les usages révèle certains bouleversements intéressants dans la conception du milieu éditorial et sur sa productivité. Quelques incidences (concrètes, symboliques) seront abordées pour illustrer ce point de vue.

René Audet
Professeur titulaire au Département de littérature, théâtre et cinéma, Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Laval et chercheur membre de l'OBVIA

Spécialiste de littérature contemporaine et de culture numérique, René Audet est professeur titulaire à l'Université Laval. Il s'intéresse aux formes actuelles de la narrativité, à la transformation numérique du monde éditorial et aux littératures numériques. Il est le directeur du pôle Québec du projet de recherche «Littérature québécoise mobile» (CRSH) et directeur du Laboratoire Ex situ.

Lectures conseillées
Livre blanc L'intelligence artificielle et le monde du livre
Tom Lebrun, Pour une typologie des œuvres littéraires générées par intelligence artificielle, Balisages [En ligne], 1 | 2020

 

9h45 à 10h45
Les enjeux de la régulation de la désinformation et de l'IA
Léonie Blaszyk-Niedergang
 

Alors que les notions de diffamation, de propagande ou encore de dénigrement connaissent leur propre encadrement juridique établi, la désinformation sur internet soulève de nouveaux enjeux juridiques et amène au constat que le droit positif est inadapté face à la réalité de l’usage de l’intelligence artificielle sur internet. L’opportunité de réguler la désinformation est encore discutée. Le rôle de régulateur n’est donc pleinement assumé ni par l’Etat - dont la souveraineté numérique est en constant recul - ni par les plateformes - dont les algorithmes sont à l’origine du phénomène de désinformation. Les recherches sur la manière de réguler sont heureusement plus fructueuses, permettant la délimitation de trois hypothèses intéressantes: la régulation par le droit, l’auto-régulation et la régulation par la norme technique.

Léonie Blaszyk-Niedergang
Doctorante à la Faculté de droit de l’Université Côte d’Azur et stagiaire Mitacs à l'OBVIA

Léonie Blaszyk-Niedergang est doctorante à la Faculté de droit de l’Université Côte d’Azur (France), sous la direction des professeures Caroline Lequesne-Roth et Serena Villata. Elle est détentrice d’un Master en Droit algorithmique et Gouvernance des données. Après avoir travaillé deux ans au sein du laboratoire Deep law for tech (DL4T) à Nice, elle effectue actuellement une mobilité au sein de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) à Québec sous la direction de la professeure Colette Brin. Ses sujets de recherches portent sur les troubles informationnels sur les réseaux sociaux, la modération algorithmique, les enjeux juridiques de l’IA et la protection des données. Son sujet de thèse porte sur Le droit à l’épreuve de la notion de «Fake News».

Lecture conseillée
COMMISSION EUROPEENNE, Lutter contre la désinformation en ligne: une approche européenne, Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, COM(2018) 236 final, 26 avril 2018, p. 4

 

10h45 à 10h55
Pause

10h55 à 11h55
La création à l'ère des de l'apprentissage automatisé
Sofian Audry
 

Au cours de la dernière décennie, un mouvement artistique a vu le jour, s'appuyant sur l'apprentissage automatisé comme source d'inspiration et comme moyen d'expression. Dans cette présentation basée sur son livre Art in the Age of Machine Learning récemment publié aux presses du MIT, l'artiste et scientifique transdisciplinaire Sofian Audry examine les pratiques artistiques à l'intersection de l'apprentissage automatisé et de l'art des nouveaux médias, fournissant des pistes conceptuelles et des perspectives historiques aux artistes, musiciens, compositeurs, écrivains, conservateurs et théoriciens des nouveaux médias. Audry examine des œuvres issues d'un large éventail de pratiques, notamment l'installation de nouveaux médias, l'art robotique, l'art visuel, la musique et le son électroniques, et la littérature électronique, reliant l'art de l'apprentissage automatique à des pratiques artistiques antérieures telles que l'art cybernétique, l'art de la vie artificielle et l'art évolutionnaire.

Sofian Audry
Professeur à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal

Artiste et scientifique, Sofian Audry enseigne les médias interactifs à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) et co-dirige le réseau international Hexagram pour la recherche-création en arts, cultures et technologies. Son travail explore les comportements d'agents hybrides à la frontière de l'art, de l'intelligence artificielle et de la vie artificielle, à travers des œuvres et des écrits. Son livre Art in the Age of Machine Learning se penche sur les pratiques artistiques de l'apprentissage automatisé (MIT Press, 2021). Ses projets artistiques se déploient à travers de multiples formes tels la robotique, l'installation, le bio-art et la littérature électronique.

Lecture conseillée
Sofian Audry, Art in the Age of Machine Learning, Cambridge, MIT Press, 2021

 


Formation continue - Attestation de participation

Les participantes et les participants qui souhaitent obtenir une attestation de participation à cet événement pourront l’indiquer dans le formulaire d’inscription. Elle sera transmise par courriel par l’OBVIA dans les jours suivants l’événement. Chaque personne est ensuite responsable d’effectuer les démarches nécessaires pour se faire reconnaître leur participation comme une activité de formation continue auprès de leur établissement d’enseignement, leur employeur ou leur ordre professionnel.

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